A propos

Figvlina a pour mission première l'expérimentation des techniques anciennes de la poterie.

C'est un atelier de poterie dans lequel la production est étroitement liée à l'archéologie. La céramique est le vestige le plus abondant sur un site archéologique, elle permet de dater les vestiges mais elle met également en lumière les habitudes alimentaires des populations ainsi que les échanges entre les peuples.

L'expérimentation et la reproduction aident à comprendre les gestes du passé en se réappropriant les techniques anciennes afin de transmettre le plus fidèlement possible les connaissances que nous avons sur le métier de potier aux époques gauloises et antiques, du choix de l'argile aux techniques de cuisson, et de rendre accessible ces connaissances aussi bien aux chercheurs qu'à un plus large public. 

Titulaire d'un master Archéologie, Cultures, Territoires et Environnement à l'Université de Franche-Comté, je me suis spécialisée dans l'étude de la céramique par le biais du mémoire "typo-chronologie de la céramique augustéenne et julio-claudienne de Besançon (25)". Après quelques années à travailler sur des chantiers archéologiques et à étudier les tessons de céramiques je me suis intéressée à l'expérimentation et j'ai commencé la poterie, comme activité secondaire.

Il était important pour moi de comprendre les gestes, les techniques, la vie des artisans de l'époque, de rendre vivant tout ces tessons que nous enregistrions froidement.

Je pratique la poterie depuis 2015 et je travaille ma technique avec l'aide précieuse de l'archéo-céramiste Pierre-Alain Capt .

J'ai créé la micro-entreprise Figvlina en mars 2017 tout en continuant mon travail de régisseur des collections archéologiques au musée des Beaux-Arts et d'Archéologie de Besançon. Depuis 2019, j'en ai fait mon métier à plein temps.

Il me tient à cœur de respecter les outils propres aux époques reconstituées. Bien que cela ne soit pas toujours simple à réaliser, principalement par manque de sources archéologiques, je m'efforce de mettre au point les outils nécessaires.

Trois types de tours sont utilisés à l'étalier et en démonstration :

      Le tour à bâton. C'est le tour utilisé durant toute l'Antiquité et une grande partie du Moyen-âge. C'est une roue en bois posée sur un axe en bois et c'est la force d'inertie qui le fait tourner suffisamment longtemps pour pouvoir tourner une poterie. Il découle de l'utilisation de plus petit tour, lancé à la main qui était utilisé durant l'âge du Fer pour faire les finitions des poteries.

      Le tour à pied. Ce tour remplace progressivement le tour à bâton autour du 14ème siècle. Le roue inférieur est lancé avec le pied ce qui libère les mains. Le tournage devient plus rapide et moins physique.

      Le tour électrique. Ce tour est venu remplacer le tour à pied dans mon atelier en mars 2025, après 7 ans d'utilisation du tour à pied. Celui ci n'était plus adapté à mon travail.

Quatre types de cuisson sont réalisés :

      Pour les cuissons néolithiques et protohistoriques, les céramiques sont cuites dans des foyers ouverts aménagés simplement. Les poteries sont mises au centre de la fosse et le feu est allumé autour. Petit à petit le feu est "poussé" au centre pour cuire les poteries à coeur. Ces cuissons durent entre 2 et 4h.

      Les cuissons réductrice avec enfumage. Elles permettent de faire des céramiques noires. Elles nécessite un four un peu plus élaboré mais encore simple. J'ai fabriqué un four pour l'atelier sur un modèle greco-italique, avec une coupole. 

Les céramiques sont mises dans le four, par le haut, et cuites environ 8h pour atteindre 800°C. L'enfumage se fait à ce moment en ajoutant du bois humide dans le foyer. Le four est fermé par du torchis de manière étanche.

      Les cuissons oxydantes. J'ai fabriqué à l'atelier un four sur un modèle datant du 2ème siècle découvert à Autun. Il permet la cuisson de céramique à surface claire, et à revêtement argile, métallescente. 

      Enfin, grâce au four à coupole je peux réaliser des céramiques grecques à figures rouges ou noires. Ces céramiques demandent une cuisson bien particulière que je commence à apprendre.